Douleurs chroniques : les bases de l’alimentation hypotoxique

Le seul remède naturel que j’ai trouvé pour soulager mes douleurs chroniques, c’est d’adopter une alimentation hypotoxique (c’est-à-dire avec le moins de toxines possible), aussi appelée régime Seignalet. Et pour cela il n’y a pas de miracle : il faut bouleverser ses habitudes !

Vous pouvez faire un tour sur le site de l’association Jean Seignalet 🙂

Au secours, je mange quoi ??

Les règles de base sont assez simples :

  • pas de gluten
  • pas de produits laitiers animaux
  • pas de cuissons au-delà de 110°C

Pour le reste, il va falloir faire quelques ajustements. La première réaction face à la liste des aliments à éviter ressemble souvent à ça :

« C’est la cata, qu’est-ce que je vais bien pouvoir manger ? »

Pas de panique ! Éliminer des ingrédients de son alimentation n’est pas toujours facile… lorsque l’on n’est pas accompagné. C’est pourquoi je partage avec vous ces quelques astuces pour vous aider à modifier votre régime progressivement et facilement. Suivez le guide !

Douleurs chroniques : les aliments à éviter

Catégorie céréales et farines

Commençons par le plus évident : pour une cuisine antidouleur, éliminer le gluten de notre régime alimentaire se révèle très souvent efficace. Mais c’est quoi au juste le gluten ?

Il s’agit d’une protéine, qui se retrouve dans un grand nombre de céréales, en particulier le blé et ses dérivés. A la base, le gluten ne pose pas de problème, mais depuis la période faste de l’après guerre, cette protéine a été modifiée pour en accroître ses propriétés. En effet, c’est elle qui est responsable du liant des préparations de boulangerie.

La théorie du Docteur Seignalet tient en peu de mots : le gluten a tellement été modifié ces dernières décennies que l’évolution humaine n’a pas suivi la cadence. Résultat : notre corps ne reconnaîtrait plus le gluten comme un aliment nutritif. Le taux de personnes intolérantes, voire allergiques, a explosé en l’espace de 30 ans ! Il est fort à parier que le gluten joue aussi un rôle dans vos douleurs chroniques.

  • Aliments à supprimer : blé, blé entier, maïs, seigle, épeautre, orge, avoine, kamut, malt, psyllium, fécule de maïs (maïzena)
  • Par quoi les remplacer : riz complet, riz blanc, sarrasin, sésame, quinoa, tapioca, nouilles de riz ou de quinoa, fécule de pomme de terre, fécule de tapioca, arrowroot

Catégorie fruits et légumes

Ici bonne nouvelle, tous les fruits et légumes sont autorisés. Enfin presque : seul le maïs doux ne résiste pas à la tolérance du régime hypotoxique, et ce pour deux raisons. Tout d’abord, il est extrêmement difficile de trouver du maïs naturel, qui ne soit pas génétiquement modifié. Ensuite, et de par sa culture intensive, il est tout aussi compliqué d’en trouver qui ne soit pas contaminé par l’utilisation de pesticides.

Par extension, la polenta n’est pas permise non plus dans ce régime.

  • Aliment à supprimer : maïs doux, polenta
  • Par quoi le remplacer : pour garder le côté croquant des grains de maïs dans vos salades, vous pouvez les remplacer par des dés de poivron (jaune, pour tromper l’œil ;)) ou des noisettes concassées. Pensez aussi aux haricots mungo ou aux graines germées, riches en vitamines !

Catégorie produits laitiers

Le régime hypotoxique élimine tous les laits animaux (et pas seulement le lait de vache). Mais pourquoi donc ? Le problème ne vient-il pas du lactose ?

D’après le Docteur Seignalet, le lactose, que l’on trouve dans le lait de vache, n’est pas le seul composant du lait qui soit incompatible avec nos enzymes. La caséine favoriserait les inflammations du corps, et serait donc responsable de nombreuses douleurs. Or, la caséine est présente également dans les laits de chèvre et de brebis. Le régime Seignalet préconise donc de privilégier les laits végétaux.

Faites particulièrement attention au soja : il est très difficile d’en trouver sans OGM !

  • Aliments à supprimer : tous les laits animaux et leurs dérivés (beurre, crème, fromages, yaourt, poudre de lait, crème glacée)
  • Par quoi les remplacer : lait et crème de soja (sans OGM), de riz, d’amande, de cajou, de noisette, de coco, bref, tous les laits végétaux

Catégorie viandes et poissons

On va ici faire attention aux modes de cuisson de nos plats. Une cuisson violente (à plus de 110°C) détériore la nourriture et produit des glycotoxines, responsables de nombreuses maladies.

Consultez mon article sur les cuissons douces !

Il est temps de délaisser la poêle à frire pour préparer notre poisson à la vapeur ou au four en papillote. Adieu brochettes grillées à même le feu de bois, et bonjour tartares, bouillons et viandes mijotées !

  • Aliments à supprimer : grillades, fritures, charcuteries et viandes fabriquées industriellement, œufs frits
  • Par quoi les remplacer : viandes blanches, viandes rouges préparées en cuisson douce (mijotées), poissons (de préférence saumon, flétan, hareng, maquereau, anchois, sardines), crustacés, œufs à la coque, mollets, pochés ou en omelette très baveuse

Catégorie matières grasses

La nature a créé des matières grasses bonnes pour la santé, alors pourquoi les dénaturer ? Une huile raffinée est très appauvrie en vitamines et en nutriments.

  • Aliments à supprimer : huiles raffinées, huiles hydrogénées, huile de palme, margarine, graisses animales
  • Par quoi les remplacer : huiles vierges crues première pression à froid
Le petit déjeuner à la française n'est pas vraiment hypotoxique
Le petit déjeuner à la française n’est pas vraiment hypotoxique

Catégorie condiments

Tout comme pour l’huile, le sel blanc raffiné a perdu la plupart de ses bienfaits.

Soyons clair : pour lutter contre les douleurs chroniques, il n’est pas interdit de consommer du sel blanc de la même façon qu’il est interdit de consommer du gluten. La plupart des plats que vous mangerez seront salés, et il n’y a pas de mal à cela. Mais si vous avez le choix et que vous faites vous-même la cuisine, faites-vous plaisir 😉 Toutes les épices sont permises, ainsi que les herbes aromatiques. Certaines épices, comme le curcuma, ont même des effets anti-inflammatoires. Il est aujourd’hui très facile de se procurer des condiments venus d’ailleurs, profitez-en pour faire voyager vos papilles !

Quant aux bouillons cubes, ils contiennent très souvent du gluten ; même chose pour la sauce de soja, qui contient du blé.

  • Aliments déconseillés : sel blanc raffiné, sauce de soja, bouillon cubes
  • Par quoi les remplacer : sel naturel, gomasio, sauce de poisson (Nuoc Mam), sauce tamari (il s’agit d’une sauce soja sans blé), épices diverses et variées, herbes aromatiques, bouillon cubes sans gluten

Catégorie aliments transformés

Alors là, pas de pitié. Tous les plats préparés que vous trouverez dans le commerce sont bourrés d’additifs : conservateurs, agents de texture, colorants… rarement naturels ! Apprenez à les supprimer petit à petit de votre régime alimentaire.

Quand aux produits frits dans l’huile, c’est comme pour les viandes grillées : la température de cuisson élevée favorise la production de toxines.

  • Aliments à supprimer : tous les aliments transformés, frites, beignets, plats industrialisés
  • Par quoi les remplacer : si vous ne pouvez pas cuisiner vous-même, apprenez à décrypter les étiquettes : privilégiez les produits bios avec le moins d’additifs possible

Catégorie sucres

Tout comme le sel et l’huile, le sucre raffiné est trop appauvri pour être nutritionnellement intéressant.

  • Aliment déconseillé : sucre blanc raffiné
  • Par quoi le remplacer : sucre complet (sucanat), miel non pasteurisé, stévia, sirop d’érable

Catégorie boissons

La plupart des boissons contiennent du sucre raffiné. Mais rassurez-vous, je ne vais pas vous dire de ne boire que de l’eau ! C’est l’occasion de découvrir, si vous ne les connaissez pas encore, ces fameuses boissons naturelles comme le kombucha ou le kéfir d’eau. Ces boissons « magiques » sont en fait des probiotiques, réputés pour rééquilibrer la flore intestinale.

Par ailleurs, rien ne vous empêche de boire du thé ou du café, mais si possible sans sucre blanc. Personnellement, j’aromatise mon café avec un tout petit peu de sirop d’érable, et j’adore ça !

Pour ce qui concerne l’alcool, il n’est pas interdit dans l’absolu (mais à consommer bien sûr avec modération). Toutefois, le vin rouge est à privilégier pour ses vertus anti inflammatoires, complètement en accord avec le régime hypotoxique. Préférez-le bio et naturel pour éviter les pesticides.

La bière, en revanche, est fabriquée à base de malt de céréales (orge, froment ou seigle), et contient du gluten. Elle est donc à proscrire impérativement de ce régime antidouleur.

  • Aliments à supprimer : sodas, bière
  • Par quoi les remplacer : eau, jus de fruits sans sucres ajoutés, café, thé, chicorée, kéfir d’eau, kombucha, vin rouge bio

Soulager ses douleurs chroniques en changeant son alimentation, ce n’est pas si compliqué !

C’est vrai, changer de régime alimentaire peut paraître contraignant. Cela oblige à modifier de nombreuses habitudes non seulement alimentaires, mais aussi culinaires. C’est un bouleversement du quotidien. On perd nos repères et on se sent aussi perdus et isolés qu’au plus profond de la jungle amazonienne.

Pas de panique, nous sommes tous capables de nous adapter et trouver de nouveaux repères en adoptant de nouvelles habitudes.

Si en plus cela nous permet de nous sentir mieux, ça vaut le coup de se lancer, non ?

Il existe de nombreuses possibilités auxquelles vous n’avez peut-être jamais pensé.

Vive les salades !

Le régime Seignalet autorise tous les fruits et légumes (excepté le maïs). Pensez aux salades… et aux soupes ! Veillez simplement à ne pas utiliser de crème fraîche ou de fromage.

Pour la crème, vous pouvez utiliser de la crème de soja ou du lait de coco par exemple ; pour le fromage… il faudra apprendre à fabriquer du faux-mage ! Mais un peu de patience, ça fera l’objet d’un prochain article 😉

Dans la même idée, vous pouvez aussi vous organiser un festival d’omelettes (baveuses bien sûr), à condition de ne pas y ajouter de produit laitier. Oui, je sais, j’insiste, mais je connais des personnes qui ajoutent de la crème dans tous leurs plats !

La cuisine méditerranéenne

A base d’huile d’olive et de légumes frais, la cuisine méditerranéenne est considérée comme l’une des meilleures pour la santé. De nombreuses études scientifiques montrent une réelle efficacité du régime dit crétois dans la lutte contre les maladies cardio-vasculaires. Il serait extrêmement bénéfique pour le cœur, le cerveau, et même les yeux.

Etude de l’école de médecine d’Harvard

Etude relayée par Allodocteurs.fr

En ce qui concerne les douleurs chroniques, ce régime est facilement adaptable à une alimentation hypotoxique. En effet, il est basé sur une consommation abondante de fruits, légumes, légumineuses, herbes aromatiques et huile d’olive. De plus, il respecte le rythme de la nature en privilégiant les fruits et légumes de saison.

Le régime méditerranéen pour soulager ses douleurs chroniques
A nous ratatouille, salades croquantes et bouillabaisse !

Les cuisines du monde

Avez-vous déjà cuisiné des plats asiatiques, indiens ou créoles ?

Alors, c’est vrai, ceux-ci requièrent souvent une liste d’ingrédients longue comme le bras. Mais :

  • a) la plupart des recettes peuvent tout à fait être simplifiées (avec un résultat gustatif plus que correct)
  • b) rien ne vous oblige à investir dès le premier jour dans la totalité de l’épicerie chinoise du quartier. Tout comme une boite à outils se complète au fur et à mesure des travaux entrepris, votre placard à condiments s’étoffera au fil de vos recettes.

Ce qu’il y a de génial avec les plats exotiques, c’est qu’ils sont très variés, offrent de multiples saveurs, et donnent l’impression de voyager sans quitter sa cuisine ! Et surtout, ils s’intègrent parfaitement dans un régime antidouleur car ils utilisent très peu de produits laitiers animaux. Petit bonus : de nombreuses épices sont réputées anti-inflammatoires, il n’y a donc aucune raison de s’en priver !

Revisiter ses classiques

A vous qui aimez tant vos petits plats traditionnels, n’ayez crainte ! Vous pourrez toujours les manger, en tout cas pour un certain nombre d’entre eux. Il n’est pas rare que je me régale d’une paëlla traditionnelle et parfois même d’une choucroute.

Quant aux autres plats, grâce à quelques produits de remplacement, vous pourrez réaliser les ajustements qui vous conviennent. Je cuisine des ragoûts (sans farine de blé), des risottos (sans fromage), et même du couscous (en remplaçant la semoule par du quinoa). Faites parler votre imagination !

Si adapter une recette ne fait pas partie de vos points forts, ou que les conversions de mesures vous font faire des cauchemars, pas de panique. Je proposerai dans ce blog des recettes faciles qui sont à la portée de tous les gourmands.

N’hésitez pas à partager ici vos recettes et astuces. Pour ma part, en plus de soulager visiblement mes douleurs chroniques, ce régime est pour moi une occasion en or de découvrir de nouvelles saveurs, d’autres techniques, et finalement d’aller à la rencontre de la nouveauté. Ce doit être mon côté aventurier 😉

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2 thoughts on “Douleurs chroniques : les bases de l’alimentation hypotoxique

  1. J ai adoré cet article, je ne dois pas prete psychologiquement à en adopter toutes les recommandations mais j avoue que la plupart me tentent et je vais les appliquer facilement.

    Vu les douleurs et soucis de santé actuels, je verrai très vite si ça fonctionne pour moi.

    Merci pour cet article.

    1. Bonjour Mireille et Merci pour ton gentil commentaire.
      Par expérience, je ne peux que te recommander l’alimentation hypotoxique.
      Les effets bénéfiques sont variés et souvent rapides, on aurait tort de s’en priver !
      Prends soin de toi.
      Hypotoxiquement

      Pascale

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